L’industrie canadienne des produits de la mer exhorte Ottawa à faire preuve d’une « extrême prudence » lorsqu’il envisage des mesures pour contrôler la population croissante de phoques. Elle met en garde le fédéral contre le fait que ces mesures pourraient compromettre l’accès aux marchés et l’acceptation des produits de la mer canadiens.
Mais selon le porte-parole conservateur en matière de pêche, Clifford Small, un député de Terre-Neuve-et-Labrador, ces préoccupations sont exagérées.
La question a été soulevée par un comité parlementaire qui a examiné l’impact des énormes troupeaux de phoques sur les stocks de poissons.
De nombreuses personnes affirment que les phoques sont à blâmer pour la lenteur du rétablissement de certaines espèces de poissons de fond et réclament un abattage sélectif.
Il est extrêmement important que les mesures prises par le gouvernement ne nuisent pas à l’accès aux marchés ni à l’acceptation des produits canadiens du poisson et des fruits de mer, tant à l’échelle nationale qu’internationale
, a averti Paul Lansbergen, président du Conseil canadien des pêches.
Le conseil représente de grandes entreprises de pêche et de transformation dans le secteur de la pêche sauvage.
Je ne saurais trop insister là-dessus, car cela pourrait avoir de graves répercussions sur les collectivités côtières qui dépendent de notre secteur
, a déclaré M. Lansbergen aux députés jeudi.
Paul Lansbergen a indiqué que les États-Unis et l’Union européenne ont des règles strictes concernant les dommages causés aux mammifères marins pendant la pêche.
Une infraction pourrait bloquer l’accès aux marchés. En 2021, les exportations canadiennes de produits de la mer vers les États-Unis étaient évaluées à 6 milliards $.
La National Atmospheric and Oceanic Administration (NAOA) examine actuellement les pratiques de pêche canadiennes pour s’assurer que les protections en place sont comparables à celles des États-Unis, comme l’exige la Marine Mammal Protection Act.
Paul Landsergen a dit aux députés qu’il y avait une autre source potentielle de problèmes.
Pour ce qui est de l’acceptation par le marché, certains importateurs et acheteurs canadiens ne veulent pas être liés à des entreprises ou à des pays associés à l’industrie de la chasse au phoque. Le gouvernement doit faire preuve d’une extrême prudence afin de ne pas compromettre l’efficacité de nos produits pour les clients actuels des entreprises canadiennes de produits de la mer
, a-t-il stipulé.
Le député conservateur Clifford Small est sceptique.
Il affirme que les nations baleinières n’ont pas été privées d’accès aux marchés, citant la Norvège, l’Islande et le Japon, tous membres de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord (OPANO).
Il n’y a eu aucune sanction de ces pays pour la chasse aux baleines, phoques, macareux, peu importe
, prétend Clifford Small.
Dans quelle mesure les sanctions contre nos produits de la mer peuvent-elles être réelles alors que d’autres pays de l’OPANO chassent les baleines et ne sont pas sanctionnés?
Une distinction importante serait l’intention de protéger les mammifères marins pendant que vous récoltez d’autres poissons et fruits de mer
, a proposé Paul Lansbergen.
Comme nous pêchons du poisson et des fruits de mer, nous ne nuisons pas à d’autres mammifères marins dans le processus
qui répondrait aux règles de la Loi sur la protection des mammifères marins, dit-il.
Au cours de l’audience, les représentants de Pêches et Océans Canada (MPO) ont reconnu que les phoques mangent de grandes quantités de poisson, mais ils ont ajouté qu’ils s’efforcent de combler les lacunes concernant leur impact sur les espèces de poissons.
Le MPO a établi un lien entre la disparition de la morue dans le sud du golfe du Saint-Laurent en 2019 et une augmentation rapide de la population de phoques.
L’avertissement était contenu dans une évaluation des stocks de morue franche.
Dans une déclaration à la CBC, le MPO a signalé un récent sommet sur les phoques qui a réuni des peuples autochtones, des scientifiques et des représentants de l’industrie afin d’explorer la chasse éthique des phoques qui utilise tous les animaux et d’autres possibilités pour les produits du phoque canadiens
.
Les décisions concernant la santé et le bien-être des mammifères doivent être fondées sur des données scientifiques non seulement pour préserver la santé de nos écosystèmes, mais aussi pour respecter les dispositions de la politique commerciale internationale. Par conséquent, il est essentiel que nous continuions à prendre des décisions de gestion responsable en utilisant les meilleures données scientifiques disponibles pour protéger les pêches du Canada et le gagne-pain des pêcheurs
, a déclaré le bureau de Joyce Murray, ministre des Pêches et des Océans.
D’après un reportage de Paul Withers, de CBC
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