DES DéMOCRATES CRITIQUENT LA POLITIQUE PUBLICITAIRE DE META

ATLANTA — Plusieurs démocrates ont envoyé une lettre à la société mère de Facebook, lui demandant de cesser d'autoriser les publicités prétendant que l'élection présidentielle de 2020 a été volée.

Dans la lettre adressée au PDG de Meta, Mark Zuckerberg, les secrétaires d'État du Colorado, du Maine, du New Jersey, de l'Oregon, du Rhode Island, de Washington et du Vermont ont déclaré qu'autoriser de telles publicités érode la confiance dans les élections et alimente les menaces de violence politique contre les travailleurs des bureaux électoraux, ce qui a déjà conduit certains à quitter la profession. La secrétaire d'État du Wisconsin, Sarah Godlewski, qui ne supervise pas les élections, a également signé la lettre.

«Meta permet aux extrémistes et aux négationnistes des élections de miner davantage nos élections», ont écrit les secrétaires dans leur courriel envoyé au géant de la technologie, jeudi. «En tant que secrétaires d’État, nous sommes fermement opposés à la décision de Meta d’autoriser les publicités promouvant le négationnisme électoral et nous vous exhortons à abroger cette politique avant qu’elle ne cause davantage de dégâts.»

Près de quatre ans plus tard, les théories du complot entourant les élections de 2020 et les fausses allégations de fraude généralisée et de manipulation des machines à voter persistent. L’ancien président Donald Trump continue d’insister, malgré aucune preuve de fraude généralisée, sur le fait qu’il a remporté cette élection.

Les examens, recomptages et audits dans les États pivots où il a contesté sa défaite ont tous confirmé la victoire du démocrate Joe Biden. Même l'ancien procureur général de Donald Trump croit qu'il n'y a pas eu de fraude d'une ampleur qui aurait pu faire basculer l'élection. 

Dans une entrevue accordée cette semaine au «Milwaukee Journal Sentinel», M. Trump a faussement affirmé avoir remporté le Wisconsin malgré sa défaite face à M. Biden par environ 21 000 voix. Il a affirmé qu’il accepterait les résultats des élections de novembre prochain «si tout était honnête».

Depuis le scrutin de 2020, les travailleurs des bureaux électoraux de toutes les régions du pays ont été victimes de menaces de mort et de harcèlement. Une enquête récente de l'institut Brennan Center for Justice de l'Université de New York a révélé que 34 % des responsables électoraux locaux ont déclaré connaître un ou plusieurs responsables électoraux locaux ou travailleurs électoraux qui ont quitté leur emploi au moins en partie en raison de craintes pour leur sécurité, de menaces ou d'intimidation.

YouTube, le service vidéo appartenant à Google, a annoncé une politique similaire à celle de Meta l'année dernière, dans laquelle il a annoncé qu'il cesserait de supprimer les contenus affirmant à tort que les précédentes élections présidentielles américaines étaient entachées.

Meta a défendu le travail qu'elle accomplit pour protéger les élections à l'échelle mondiale. Un porte-parole de l'entreprise a fourni des détails sur la façon dont Meta percevait les élections, faisant référence à son plan de 2022 pour les élections de mi-mandat dans lequel l'entreprise a affirmé qu'elle «examinerait continuellement le contenu pour déterminer s'il viole les normes de notre communauté, y compris nos politiques en matière d'élections et d'ingérence électorale, de discours haineux, d'intimidation et de harcèlement».

Meta a déclaré que le contenu lié aux élections qui comprend de la désinformation sur les «dates, lieux, heures et méthodes de vote» ainsi que des appels à la violence liés au vote ou au résultat d'une élection sera supprimé. Dans ce plan, la société a précisé qu’elle rejetterait les publicités remettant en question la légitimité d’une élection à venir ou en cours.

Mais ce sont les publicités liées aux élections de 2020 qui inquiètent le groupe de secrétaires d’État démocrates, y compris diverses publicités de campagne du début de l’année répétant de fausses allégations selon lesquelles les élections ont été truquées. 

Ce mouvement de protestation a été organisé par l’Association démocratique des secrétaires d’État, un comité d’action politique affilié au Comité national démocrate. La lettre n’a circulé qu’au sein des démocrates.

«Lorsque les gens croient qu'une élection a été volée, ils sont moins susceptibles d'avoir confiance dans le système, ce qui diminue le taux de participation», a avancé vendredi la secrétaire d'État du Maine, Shenna Bellows, dans une entrevue. «Nous voulons que les électeurs connaissent la vérité sur les élections et se sentent habilités à y participer», a-t-elle ajouté. 

Christina A. Cassidy, The Associated Press

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