INCERTITUDE QUANT à L’ARRIVéE DE TRAVAILLEURS MEXICAINS TEMPORAIRES

À quelques semaines du début de la saison estivale, l'incertitude demeure dans bien des entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui embauchent des travailleurs mexicains temporaires.

Pour faire fonctionner ses quatre usines, le groupe a impérativement besoin de main-d'oeuvre étrangère pendant la saison estivale.

C'est notre période intense de congélation qui s'étire du mois d'août au mois de septembre dans nos trois usines de la région et dans notre usine de Newport en Gaspésie aussi , explique le vice-président finance et administration de Bleuets sauvages du Québec, Rémi Dufresne.

Depuis une dizaine d'années, l’entreprise mise principalement sur des travailleurs du Mexique.

Toutes les demandes ont été faites en octobre. Elles sont acceptées, sauf que là, ils ont mis un hold, ils ont mis un stand by avec la mesure que le gouvernement fédéral impose, indique M. Dufresne.

La mesure dont il parle, c'est l'imposition par Ottawa d'un visa à une bonne partie des ressortissants mexicains depuis le 29 février. Rémi Dufresne a besoin de 75 d'entre eux pour congeler tous les bleuets qui vont aboutir dans ses usines cet été, mais les délais d'obtention d'un visa peuvent être longs et il redoute le pire.

Moi, ceux qui doivent arriver en juin-juillet, s’ils n’arrivent pas avant le mois d'août, ce n’est pas une catastrophe, mais c'est quasiment ça. C'est un coup de massue que l'on a eu. Je pense que le gouvernement a mêlé l'immigration avec les travailleurs étrangers temporaires. Nous, ce ne sont pas des immigrants qui restent ici , fait-il valoir.

Inquiétudes partagées

Bien des entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean et d’ailleurs partagent les craintes de Bleuets sauvages du Québec.

La décision du gouvernement fédéral est d'ailleurs vivement dénoncée par le Conseil du patronat du Québec.

Les conséquences de cette improvisation se chiffrent potentiellement en millions de dollars en pertes pour nos entreprises qui doivent rencontrer des contrats rapidement dans les prochaines semaines, les prochains mois. Ces entreprises avaient pris des engagements avec des fournisseurs, avec des clients pour livrer de la marchandise ou livrer des produits. Malheureusement, ils n'auront pas les travailleurs nécessaires pour être capable de les réaliser , avance le président et chef de la direction du Conseil du patronat, Karl Blackburn.

De son côté, le député bloquiste de Lac-Saint-Jean s'inquiète aussi, mais il croit qu'il y a de l'espoir dans ce dossier.

Il n’est pas trop tard. On demande au gouvernement de prioriser toutes les demandes de travailleurs étrangers en provenance du Mexique parce que le temps va commencer à manquer , mentionne Alexis Brunelle-Duceppe, qui est aussi porte-parole du Bloc québécois en matière d’immigration.

À l'usine de congélation de Saint-Bruno, on espère aussi qu'Ottawa va rapidement rectifier le tir et que les travailleurs mexicains attendus vont bel et bien arriver à temps.

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