LES GRANDES VILLES VEULENT MISER DAVANTAGE SUR L’éCONOMIE SOCIALE

Les plus grandes villes du Québec veulent augmenter leur recours aux entreprises d’économie sociale. Aux prises avec des problèmes urgents de logement, de locaux commerciaux et de gestion des matières résiduelles, entre autres, ces municipalités croient que des solutions se trouvent au sein des coopératives et des organismes à but non lucratif.

Montréal a lancé vendredi dernier le projet Villes et économie sociale, auquel participeront les sept villes les plus populeuses du Québec de même que Saint-Jean-sur-Richelieu.

« Les défis sont énormes. Même s’ils ne sont pas toujours de la responsabilité des villes, les citoyens nous demandent de trouver des solutions. Avec nos moyens limités, on n’y arrivera pas tous seuls. On pense que ça peut nous aider de nous allier davantage avec le secteur de l’économie sociale », rapporte Luc Rabouin, président du comité exécutif de la Ville de Montréal.

La priorité numéro un de Montréal est l’habitation, affirme l’élu. Un exemple d’apport de l’économie sociale dans ce domaine est l’UTILE (Unité de travail pour l’implantation de logements étudiants), qui construit des logements étudiants à but non lucratif dans plusieurs villes québécoises.

« On développe des projets neufs. Ça permet de libérer des logements pour d’autres types de ménages, explique Élise Tanguay, directrice des affaires publiques pour l’UTILE. Il y a aussi d’autres modèles qui permettent d’acquérir du logement et de le protéger de la spéculation avec des organismes à but non lucratif. »

Plusieurs municipalités financent en partie les projets de l’UTILE et leur accordent les approbations administratives nécessaires. Elles pourraient toutefois en faire plus, croit Mme Tanguay, pour développer une offre de logements abordables qui répond aux besoins des citoyens.

« Dans le développement de leurs politiques, leurs règlements, les villes peuvent réfléchir à des bonifications, des allégements, des exceptions pour permettre aux OBNL de développer des projets, que ce soit en construction neuve ou en acquisition de logements dans leur municipalité », indique-t-elle.

À Laval, par exemple, le Collectif autour d’une tasse est en discussion avec la municipalité et les Soeurs missionnaires de l’Immaculée-Conception dans l’espoir de développer un projet de logements sociaux et abordables et d’espaces communautaires dans un vaste site comprenant des bâtiments patrimoniaux.

Des alliés naturels

« Les entreprises d’économie sociale sont des partenaires naturels des municipalités parce qu’elles visent à servir une communauté de proximité, sauf qu’elles vont le faire à partir de ressources et de contraintes différentes », affirme Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale, qui est partenaire du projet.

L’objectif des municipalités étant de faire part de leurs pratiques pour s’inspirer les unes des autres, elle souligne qu’un grand rassemblement d’élus des villes participantes aura lieu à l’automne prochain. « Je ne sais pas ce qu’ils font à Gatineau, par exemple. On a une occasion d’apprendre », lance M. Rabouin.

Parmi les initiatives montréalaises que le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal souhaite mettre en avant, il y a PME MTL, un réseau créé par la Ville qui soutient le démarrage et la croissance d’entreprises. M. Rabouin cite aussi la politique d’approvisionnement visant à favoriser les entreprises locales et sociales dans les contrats d’achat de biens et de services de la municipalité.

« On peut aller plus loin », ajoute toutefois l’élu.

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