LES TAUX D'INTéRêT éLEVéS NUISENT à L'ATTEINTE DE LA CARBONEUTRALITé, DIT UN RAPPORT

CALGARY — Un nouveau rapport indique que si les taux d’intérêt élevés persistent, il sera plus difficile et plus coûteux pour la société de passer à une économie à zéro émission nette.

Le rapport du cabinet de conseil mondial Wood Mackenzie, publié jeudi, soutient que les taux d'intérêt élevés exercent une pression disproportionnée sur les développeurs d'énergies renouvelables ainsi que sur les technologies émergentes telles que le captage et le stockage du carbone et de l'hydrogène.

Les industries nouvelles et en développement nécessiteront d’importants investissements en capital qui seront plus coûteux en raison du coût élevé des emprunts.

Wood Mackenzie affirme qu’en comparaison, les industries plus établies comme le pétrole et le gaz sont relativement peu touchées par des taux d’intérêt plus élevés.

«Le coût plus élevé des emprunts affecte de manière inégale les secteurs de l'énergie et des ressources naturelles, peut-on lire dans le rapport. Les énergies à faible émission de carbone et les technologies vertes, à forte intensité de capital et souvent dépendantes de subventions, sont les plus exposées.»

Ces conclusions ne surprennent pas les acteurs du secteur des énergies renouvelables au Canada.

«Les acteurs du secteur des énergies renouvelables et du stockage d'énergie partout au Canada sont bien conscients que le nouveau contexte de taux d'intérêt constitue un obstacle supplémentaire à la réalisation de projets», a déclaré Vittoria Bellissimo, présidente de l'Association canadienne des énergies renouvelables, dans une entrevue.

L'énergie renouvelable est en plein essor au Canada ces dernières années, en partie parce que ses coûts de production ont baissé, au point où la plupart des productions éoliennes et solaires sont en fait moins chères que les productions traditionnelles à base d'énergie fossile.

Mais l’investissement initial pour construire un parc solaire ou des éoliennes est important et nécessite dans la plupart des cas un financement de projet garanti par des contrats d’achat d’électricité à long terme.

«Les énergies renouvelables nécessitent beaucoup d'investissements. C'est comme acheter tout votre carburant pour les 20 à 30 prochaines années dès la première année», a affirmé Richard Legault, PDG d'Eocycle Technologies, un fabricant montréalais d'éoliennes à petite échelle déployées dans les fermes et les installations commerciales.

«Nous ne sommes pas non plus aussi bien financés que le secteur pétrolier et gazier. Nous savons tous que le secteur pétrolier et gazier rapporte des tonnes d'argent, donc son bilan est beaucoup, beaucoup plus solide.»

Le rapport souligne que les gouvernements doivent compenser le fardeau des taux d’intérêt élevés en offrant des incitatifs clairs, cohérents et durables pour soutenir l’adoption d’énergies à faibles émissions de carbone et de technologies vertes.

Wood Mackenzie a estimé que 75 000 milliards $ US d’investissements seront nécessaires si le monde veut atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050.

La Presse Canadienne

2024-04-18T17:44:18Z dg43tfdfdgfd