PêCHER LE SéBASTE POUR COMPENSER UNE MAUVAISE RéCOLTE DE CREVETTES

L’entreprise innue Pêcherie Uapan souhaite qu’Ottawa lui autorise la pêche au sébaste cet été à l’ouest de Sept-Îles. Son directeur général, Benoît St-Onge, indique faire cette demande de projet pilote pour compenser ses pertes financières en raison d’une saison de pêche à la crevette difficile.

La saison pourrait même être catastrophique à Sept-Îles, alors que les pêcheurs se disent peu optimistes. Le crevettier de la communauté de Uashat mak Mani-utenam vient tout juste d’être remis en cale sèche.

Le directeur de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec, Patrice Element, souhaite d’ailleurs que les crevettiers puissent se tourner vers la pêche d’autres fruits de mer au cours des prochaines années.

Mais dans les faits, il faut [qu’Ottawa] nous accorde le droit de le faire. Il faut que le gouvernement révise ses allocations de sébaste. Pour nous, le sébaste est une option intéressante. C’est une pêche émergente, ajoute-t-il.

Pour sa part, Benoît St-Onge admet que la pêche au sébaste, si elle lui est autorisée cette année, sera peu profitable.

Actuellement, le prix au débarquement n’est pas très élevé. Le marché est incertain. Aussi, est-ce qu’il y a une usine prête à prendre du sébaste en volume? Est-ce qu’on doit se tourner vers la pêche au sébaste? [On veut commencer au moins] par un projet pilote pour pêcher à Sept-Îles, déclare-t-il.

Adapter son bateau pour le sébaste

Le bateau Viking 2, qui appartient à Pêcheries Uapan, ne retournera pas à la mer cette année après avoir capturé environ 9000 livres de crevette nordique en une dizaine de jours de pêche. L'entreprise souhaite toutefois utiliser ce bateau pour récolter le sébaste.

C’est certain que je ne vais pas acquérir un nouveau bateau pour aller dans le golfe. On espère pouvoir le faire avec nos équipement existants, explique Benoît St-Onge.

Patrice Element estime les coûts de transformation d’un crevettier pour la pêche au sébaste à environ 100 000 dollars. Il précise que les pêches à la crevette et au sébaste se font toutes les deux avec des engins mobiles

Tout ce qu'il a à faire, c'est acheter ou se faire fabriquer un chalut. Et peut-être dans certains cas, acheter des panneaux, de ce qu'on appelle les portes, qui servent pour garder la bouche du chalut ouverte quand qu’on est en activité de pêche, indique M. Element.

Au moment d’écrire ces lignes, le ministère des Pêches et Océans du Canada (MPO) n’avait pas répondu aux questions de Radio-Canada concernant le projet pilote de Pêcheries Uapan. Le directeur général Benoît St-Onge attend lui-aussi une réponse.

2024-04-17T18:54:13Z dg43tfdfdgfd