POSSIBLE GRèVE à LA SAQ MERCREDI ET JEUDI
Les 5000 employés de la Société des alcools du Québec (SAQ) menacent de déclencher une grève de deux jours mercredi et jeudi, a averti lundi le syndicat qui les représente. Seules des « avancées significatives à la table de négociation » pourraient permettre d’éviter l’exécution de son mandat de grève, constitué de 15 journées décomposables, voté le mois dernier.
« Notre présence en succursale dépend de l’employeur. On veut bien être là pour servir nos clients, mais on est insatisfaits de l’avancée des pourparlers », a déclaré Lisa Courtemanche, présidente du Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN), en entrevue avec Le Devoir.
Malgré un an de négociations, ces dernières sont toujours bloquées aux aspects normatifs de la convention, indique le syndicat. Avec la menace de grève, ce dernier tente de faire bouger les choses.
« On demande que l’employeur arrive à la négociation avec des pistes de solutions positives. Présentement, les pistes qu’on apporte ne sont même pas regardées », a jugé Mme Courtemanche.
Majorité des employés en situation précaire
Parmi les demandes des syndiqués, il y a notamment des protections contre les abolitions de postes et l’ajout de postes permanents. Le syndicat dénonce le fait que 70 % de ses membres sont dans une situation précaire, travaillant à temps partiel, sur appel. Ces derniers n’ont accès à des assurances collectives qu’après sept ans d’ancienneté, dit-on. L’abolition de 64 postes, en début d’année, avait par ailleurs été mal reçue par les travailleurs.
Le syndicat réclame également un meilleur accès à de la formation, l’augmentation du nombre de conseillers en vin et la possibilité de « préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet ». La CSN estime que la centralisation de ses commandes dans son centre de distribution de Montréal est responsable des délais de livraison.
En cas de grève, l’accès aux magasins risque d’être limité. La direction de la SAQ a déclaré par courriel qu’un « plan de continuité des affaires est prêt à être déployé » pour éviter la fermeture totale du réseau.
« Nous concentrons actuellement nos énergies sur les discussions qui sont toujours en cours. Nous étions à la table des négociations aujourd’hui et une séance est prévue demain », a réagi la société d’État. Elle invite ses clients à consulter son site Internet ou son application mobile pour connaître les horaires des succursales ouvertes en cas de grève.
Mme Courtemanche a quant à elle appelé les clients à faire leurs réserves d’ici mercredi et à ne pas franchir les lignes de piquetage. Elle dit percevoir une vague de solidarité de la part du public.
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